Les sites d’emploi à la loupe

Aller sur le Web pour trouver un travail est une évidence. Mais encore faut-il adopter la bonne méthode… et trouver le bon site. Pour vous aider dans vos démarches, nous avons testé 52 sites d’offres parmi les plus connus, en comparant leurs services, la pertinence et l’actualisation de leurs annonces. Faites le tri !
Avant de prospecter parmi les centaines de sites spécialisés sur le marché du e-recrutement, mieux vaut savoir à qui l’on a affaire. Histoire d’optimiser ses recherches en gagnant en temps et en efficacité ! Car d’un site à l’autre, non seulement les services proposés à l’internaute diffèrent, mais surtout les offres d’emploi et de stage en réponse à une requête sont plus ou moins variées, plus ou moins pertinentes, plus ou moins actualisées.
Tous les sites n’ont pas les mêmes modes de fonctionnement et ne puisent pas aux mêmes sources. On recense en fait deux modèles de sites, chacun ayant leurs atouts et leurs limites… : les « jobboards » et les agrégateurs ou métamoteurs. Depuis peu sont apparus aussi des sites de « matching » qui se proposent de faire concorder les profils des candidats et des recruteurs, à la manière des sites de rencontres.
Les jobboards
Ils sont de loin les plus nombreux. Certains sont des sites médias spécialisés dans l’emploi (à l’exemple de Cadremploi), d’autres sont des « pure players » (dont le plus important : Monster), d’autres enfin sont des acteurs publics ou associatifs sur le marché de l’emploi (Pôle emploi bien sûr, mais aussi l’APEC). Si ces derniers font face à la concurrence accrue des réseaux sociaux (lire encadré), ils sont tout de même encore très utilisés : 67 % des étudiants vont sur les jobboards, selon le classement Trendence Top employeurs 2014.
Leur principe de fonctionnement est simple : les offres d’emploi proposées sont des annonces déposées par les entreprises et les cabinets de recrutement. Dans le cas des sites commerciaux, les annonceurs paient pour la diffusion de leurs annonces, soit au forfait, soit au nombre de connexions. Certains sites développent aussi des partenariats pour diffuser des offres venant de supports spécialisés (des annonces fournies par des titres de presse spécialisée ou locale) et de sites institutionnels (tels Pôle emploi). Certains « jobboards » sont généralistes, d’autres sont spécialisés. La plupart offrent des services plus ou moins étoffés : des conseils en recherche d’emploi, des informations sur le marché de l’emploi par secteur, des possibilités de déposer son CV en ligne, des alertes mails, etc.
Leurs atouts : les annonces proposées sur les « jobboards » sont souvent bien qualifiées. Car les recruteurs ont déposé leurs annonces sur ces sites (la plupart en payant) avec une attente forte de candidats. Quand elles ont été vérifiées par le site qui les diffuse, c’est encore mieux ! Par ailleurs, nombre de « jobboards » développent une partie éditoriale (dossiers, pratiques, conseils…) qui est d’autant plus judicieuse qu’elle doit permettre de fidéliser les internautes.
Leurs faiblesses : les jobboards commerciaux qui sont parfois rémunérés aux clics de l’internaute ont intérêt à proposer un maximum d’annonces. La pertinence des résultats peut en souffrir. Par ailleurs, un jobboard ne publiant que des annonces qui lui ont été fournies par les recruteurs n’est évidemment pas exhaustif.
Les agrégateurs ou métamoteurs
Ils fonctionnent à la manière d’un moteur de recherche, type Google, en étant spécialisés sur les offres d’emploi et de stage. Les offres proposées en lançant une recherche sont « remontées » par des algorithmes guidant des robots d’indexation (des Web crawlers ou Web spiders) qui parcourent des milliers de pages sur la Toile. Les deux agrégateurs les plus connus sont Keljob et Option carriere, qui agrègent les offres publiées sur des jobboards, des sites d’entreprises, de cabinets de recrutement et de sociétés de travail temporaire. Jobijoba compte aussi parmi les premiers agrégateurs d’offres d’emploi en France (1.220.000 offres en février 2016 en provenance de 364 sites). D’autres métamoteurs, développés aux États-Unis, à l’exemple de Indeed, Wanajob, Trovit et Simplyhired ont été récemment adaptés au marché français.
Leurs avantages : le principal atout d’un agrégateur est de permettre de récupérer un maximum d’offres d’emploi diffusées sur Internet. Les algorithmes les mieux conçus offrent des résultats très pertinents ; et en relevant les annonces, l’internaute entre directement sur les sites des recruteurs.
Leurs faiblesses : qui peut le plus ne peut pas forcément le mieux… Par essence, l’inconvénient d’un site qui couvre large est qu’il manque de précision. Beaucoup d’annonces ne sont pas pertinentes par rapport à la requête. Notez que le fait d’afficher plus de 200.000 offres en ligne – à faire pâlir Pôle Emploi – n’est pas forcément un gage de qualité : gare aux annonces redondantes, aux offres d’emploi mêlées à des offres de stage…Et bien sûr ces sites peuvent inclure des offres obsolètes. La plupart de agrégateurs offrent une interface extrêmement simplifiée et des fonctionnalités limitées aux services basiques : moteur de recherche, dépôt de CV et éventuellement alerte email.
Les sites d’annonces « classées »
D’autres sites s’emparent du marché à l’image du Boncoin.fr et sa rubrique emploi, qui est désormais le deuxième site d’offres de jobs en France derrière Pôle emploi. Le vide grenier en ligne revendique 185.000 annonces en ligne en permanence. 40.000 entreprises recrutent déjà via ce site dont beaucoup de TPE et PME séduites par la simplicité d’utilisation : les recruteurs peuvent rédiger très librement leur annonce et la publier rapidement. Quelques bémols tout de même : à l’heure actuelle, le site ne dispose d’aucune CVthèque et il est impossible de créer une alerte email. Autre site de petites annonces en ligne généralistes, Vivastreet.com, qui compte essentiellement des offres d’emplois venant des PME.
Leurs avantages : les sites d’annonces classées comme Le Bon Coin ou Vivasteet proposent beaucoup d’offres locales émanant d’artisans, de très petites ou de moyennes entreprises. Ces petites structures n’ont pas toujours la possibilité ou la volonté de débourser plusieurs centaines d’euros pour déposer une offre de poste sur un site d’annonces d’emploi classique. Pour l’heure, seules 5 % des offres d’emploi sur Le Bon Coin concerneraient des postes de cadres. À consulter absolument si vous travaillez dans la restauration, moins si vous recherchez un poste de contrôleur de gestion !
Leurs faiblesses : ces sites d’annonces classées ne sont pas des spécialistes de l’emploi qui est une rubrique parmi d’autres. Ces sites ont un côté vide grenier qui a fait leur succès. Impossible aussi d’y déposer son CV. À suivre quand même pour la masse d’annonces locales proposées et parce que le Bon Coin ou Vivastreet ont des grandes ambitions sur le marché de l’emploi et préparent des nouvelles versions de leurs services en 2016.
Les sites de matching
Qapa, Meteojob, Monkeytie…Les sites dits de « matching » se veulent l’équivalent professionnel des sites de rencontres. Ces « Tinder de l’emploi » proposent de faire se rencontrer candidats et entreprises en fonction de points communs, notamment liés aux compétences offertes et recherchées. Le candidat se crée un profil en indiquant sa recherche, ses diplômes, métier, compétences, expérience, salaire, localisation… Un algorithme analyse ces données et cherche les annonces qui correspondent le mieux à son profil.
Leurs avantages : l’intérêt de ces sites est de postuler plus efficacement à des offres. Grâce aux mots-clés, l’algorithme de matching va trouver des offres potentiellement intéressantes voire des offres auxquelles vous n’auriez pas pensé mais pour lesquelles vous avez les compétences requises.
Leurs faiblesses : en mettant sur le même plan recherche de talents et recherche de postes, certaines offres qui ne matchent pas complètement risquent de vous échapper. Par ailleurs si les services de base des sites de « matching » sont généralement gratuits pour les candidats, des formules payantes sont proposées pour apparaitre en priorité chez les recruteurs.
Quid des offres d’emploi sur les réseaux sociaux ?
Viadeo et LinkedIn demeurent les réseaux professionnels « traditionnels ». Et les candidats ne s’y trompent pas : selon le baromètre Trendence 2015, près des 2/3 des étudiants disent utiliser LinkedIn pour postuler directement à un job. Les métiers qui touchent aux technologies de l’information, au développement commercial, à la vente et au marketing y sont très recherchés (2), loin devant les secteurs des télécommunications et des medias où les offres se font plus rares.
De leur côté, si Twitter et Facebook n’avaient pas pour première vocation la mise en relation candidats-employeurs, ils ont de plus en plus tendance à être intégrés dans la démarche de recherche d’emploi. Le réseau au un milliard d’utilisateurs actifs par jour (dont 30 millions en France) abrite d’ailleurs de nombreuses applications d’offres d’emploi, comme OhMyJob. Les PME aussi recrutent via Facebook depuis 2 ans à travers une page dédiée lespmerecrutent.com.
Au-delà des offres qui circulent, sur les réseaux sociaux, pour Vincent Giolito, directeur du site NouvelleCarrière, « le principal intérêt est d’y piocher de l’information sur l’entreprise. Mais les réseaux sociaux peuvent aussi servir à trouver le bon interlocuteur. » Pour repérer une offre ou pour réseauter, difficile donc d’y couper. À bon entendeur !
Source : http://www.letudiant.fr/jobsstages/nos-conseils/le-banc-d-essai-des-sites-d-offres-d-emploi-19762/les-sites-demploi-a-la-loupe-10258.html