Après la Shrinkflation et la Cheapflation, voici la Stretchflation ! Stop aux arnaques…

Après la Shrinkflation et la Cheapflation, voici la Stretchflation ! Stop aux arnaques…

Aujourd’hui, dans la rubrique « Ras-le-bol », mettons un coup de projecteur sur les pratiques commerciales insidieuses qui se glissent dans nos supermarchés. Tu as peut-être remarqué que ta tablette de chocolat a perdu quelques grammes, que ton pot de yaourt est moins rempli ou que les prix grimpent sans explication. Ces phénomènes portent des noms : shrinkflation, cheapflation et, la dernière en date, stretchflation.

Ces pratiques ne sont hélas pas illégales, mais elles manquent cruellement de transparence. Pour résumer, on se fait vraiment avoir ! Dans cet article,  je vais essayer te présenter ces trois pratiques, t’expliquer où en est la législation et te donner quelques exemples concrets… Ainsi, tu pourras en parler autour de toi et mieux les repérer lors de tes prochaines courses.

 

Shrinkflation ou comment te vendre du vide

La shrinkflation (réduflation) est devenue une véritable plaie dans nos rayons. Le principe est simple : réduire discrètement la quantité d’un produit tout en maintenant le prix inchangé. Ou pire, en l’augmentant. Unilever, par exemple, a réduit la taille des célèbres glaces Magnum, tout en gardant le prix inchangé. La même chose se passe avec des produits comme les chips Lay’s : un paquet est rempli d’air plus que de croustillant​ (CCM)

Mais ce qui est scandaleux, c’est que ces marques jouent sur notre inattention. Qui prend vraiment le temps de vérifier le poids exact d’une glace ou d’un paquet de chips ? Elles comptent sur nous pour ne pas voir la différence. Le pire, c’est que la shrinkflation n’est pas illégale, elle se contente de nous manipuler ​(SignalConso).

 

Cheapflation : Moins de qualité, même prix

La cheapflation, c’est la version encore plus sournoise. Ici, il ne s’agit pas de réduire la quantité, mais de baisser la qualité. Les industriels remplacent des ingrédients de meilleure qualité par des alternatives moins coûteuses, tout en gardant les prix constants, voire en les augmentant. C’est ce qu’on a pu observer récemment avec les bâtonnets de surimi de Fleury Michon qui ont perdu 11 % de chair de poisson entre 2021 et 2023. Pourtant, le prix au kilo, lui, a flambé de 40 %​(ActionCo)(CCM).

Cette tendance touche bien sûr les produits que l’on consomme tous les jours. Les biscuits, par exemple, voient leur beurre remplacé par des huiles végétales moins chères, modifiant ainsi leur goût et leur texture. Ces changements passent inaperçus à moins de vérifier leur composition. C’est une véritable arnaque déguisée, car même si le produit a le même aspect, sa qualité diminue drastiquement.

 

Stretchflation : La dernière trouvaille pour te faire payer plus

La stretchflation, apparue en 2024, est la dernière trouvaille des industriels pour gonfler les prix sous prétexte d’offrir plus. Le principe : augmenter légèrement la quantité d’un produit dans l’emballage, mais augmenter le prix de manière disproportionnée. Par exemple, les crackers Monaco de Belin sont passés de 100 g à 110 g, mais leur prix a grimpé de 29 %​ (CNews)(CCM).

Mais, il n’y a pas que les crackers. Les crackers Ritz de Mondelez sont passés de 200 g à 215 g, mais avec une augmentation de prix de 25 %. Et cela, sans réelle justification autre que de profiter de cette stratégie pour maximiser les profits ​(CCM). Même le papier toilette est victime de stretchflation. Certains rouleaux sont passés de 200 à 210 feuilles, mais le prix, lui, a bien plus augmenté que la quantité de feuilles ajoutées.

Les produits ménagers ne sont pas en reste : par exemple, des bidons de lessive passent de 10 litres à 12 litres, avec un prix qui monte en flèche. Le consommateur pense faire une affaire, alors qu’en réalité, le coût par litre est bien plus élevé ​(SignalConso). Cette stratégie vise, une fois de plus, à manipuler subtilement notre perception des prix tout en échappant à la régulation.

Que dit la loi et est-elle suivie ?

En juillet 2024, une loi a été mise en place en France pour encadrer les pratiques de shrinkflation. Elle impose aux grandes surfaces (plus de 400 m²) de signaler explicitement toute réduction de quantité d’un produit avec maintien ou augmentation du prix. Une étiquette doit être apposée près du produit concerné, mentionnant la diminution de quantité et l’augmentation de prix en pourcentage ou en euros. L’objectif est de garantir une meilleure transparence pour les consommateurs​ (SignalConso).

Cependant, l’application de cette loi semble encore inégale. Bien que la réglementation soit en vigueur, de nombreux points de vente n’ont pas encore mis en place ces étiquettes de manière systématique. La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) est chargée de surveiller et de sanctionner les manquements à cette obligation. As-tu vu ces étiquettes ? Pour ma part, pas encore !

Voici quelques exemples d’arnaques 

Shrinkflation :

  • Danone : Bouteilles d’eau La Salvetat, qui ont réduit de 8 % la quantité d’eau tout en augmentant le prix de 15 %​(Litige).
  • Unilever : Glaces Magnum, où la taille des portions a diminué sans baisse de prix​ (ConsumerAffairs).
  • Nestlé : Tablettes de chocolat, dont le poids est passé de 200 g à 190 g​(CNews)(CHOICE).
  • Lay’s (PepsiCo) : Réduction du poids des paquets de chips sans modification de prix, souvent plus d’air que de chips​ (Business Insider Nederland).
  • Charmin : Les rouleaux de papier toilette ont diminué en taille, de 264 à 244 feuilles​ (ConsumerAffairs).
  • Kleenex : Boîtes de mouchoirs passant de 65 à 60 mouchoirs par boîte sans baisse de prix ​(ConsumerAffairs).

Cheapflation :

  • Fleury Michon : Bâtonnets de surimi contenant 11 % de chair de poisson en moins tout en maintenant les prix ​(
  • LU (Mondelez) : Biscuits Prince et TUC avec un remplacement du beurre par des huiles végétales de moindre qualité ​(Business Insider Nederland).
  • Nestlé : Diminution de la teneur en cacao dans certains chocolats, tout en maintenant les prix ​(Business Insider Nederland).
  • McVities : Réduction de la taille des biscuits digestifs de 400 g à 355 g sans changer le prix ​(CHOICE).
  • Jif (Unilever) : Produits nettoyants comme le spray Power & Shine ont vu leur quantité diminuer, mais leur prix a fortement augmenté​ (CHOICE).

Stretchflation :

  • Mondelez : Crackers Ritz, où le poids est passé de 200 g à 215 g, mais avec une augmentation disproportionnée du prix de 25 % ​(ConsumerAffairs)​(Business Insider Nederland).
  • Coca-Cola : Les bouteilles sont passées de 1,5 l à 1,75 l avec une hausse de prix beaucoup plus importante​(Business Insider Nederland).
  • Belin (Mondelez) : Crackers Monaco passés de 100 g à 110 g avec une hausse de prix de 29 %​ (CNews).
  • Tillamook : Glaces passées de 56 onces à 48 onces avec un prix par litre beaucoup plus élevé ​(CHOICE).
  • Nutella : Certains pots ont augmenté de taille, mais avec un prix grimpant bien au-delà de la légère augmentation de volume.

 

Comment ne pas se faire avoir ?

Pas facile… ! La vigilance est de mise pour éviter de tomber dans ces pièges discrets. Voici quelques conseils pour mieux t’y retrouver :

  • Vérifie les prix au kilo ou au litre plutôt que de te fier uniquement au prix de l’emballage. Cela te donnera une meilleure idée du rapport quantité/prix.
  • Compare les anciennes et nouvelles versions d’un produit si possible, surtout pour les marques que tu achètes régulièrement. Une petite diminution de poids ou de taille peut être facilement dissimulée.
  • Utilise des applications comme Yuka ou BuyOrNot pour scanner tes produits et être alerté des changements dans les ingrédients ou les quantités.

Oui, ce ne sont pas des super conseils… Je sais bien. 

Conclusion

L’intention ici n’est pas de changer le monde ! Tu l’as bien compris. Mais de pointer du doigt des pratiques qui, si on ne dit rien, risquent de devenir la norme. Shrinkflation, cheapflation, stretchflation : ces méthodes ne feront que s’amplifier si les consommateurs continuent à détourner le regard. Il ne s’agit pas de déclencher une révolution, mais simplement de sensibiliser chacun à ces petits changements qui ont de grandes conséquences sur nos portefeuilles.

L’idée est de contribuer à ma manière, en espérant que cette prise de conscience incite chacun à être plus vigilant.

Mes autres coups de g….., c’est ICI