Les probiotiques, ce n'est pas pour tout le monde
BIEN-ÊTRE ET SANTÉ DÉCRYPTÉS

Probiotiques en 2025 : bienfaits prouvés, risques trop souvent ignorés

Les probiotiques sont partout ! Vantés pour leurs effets sur la digestion, l’immunité ou même l’humeur, ils se retrouvent dans les rayons des pharmacies, des magasins bio, et bien sûr, sur tous les sites de « santé naturelle ». Chacun y va de son conseil miracle. Mais derrière cet engouement, il existe aussi des risques, rarement mis en avant.

Si j’écris cet article, c’est justement pour ça. Parce que trop de vendeurs ne parlent que des bienfaits. Parce que, parfois, il y a aussi mensonge sur la marchandise  : Manipulations des vendeurs de bien-être.

Et surtout : parce que les probiotiques ne conviennent pas à tout le monde. Dans certains cas, ils peuvent même être dangereux. C’est ce que nous allons voir ensemble.


Probiotiques : définition rapide

Les probiotiques sont des micro-organismes vivants (le plus souvent des bactéries ou des levures), censés améliorer la santé quand on les consomme en quantité suffisante. Vous les trouvez dans certains aliments fermentés (yaourts, kéfir, choucroute…), mais surtout dans des gélules ou poudres vendues sous la dénomination de compléments alimentaires.

Et oui : même s’ils sont vivants, ils survivent au stockage. Leur astuce ? Ils sont endormis, puis se réactivent dans l’intestin grâce à la chaleur et à l’humidité du corps.



Quels bienfaits sont vraiment prouvés ?

Voici un résumé de ce que l’on sait aujourd’hui sur leur efficacité — preuves scientifiques à l’appui :

  • Digestion & diarrhée : Certaines souches comme Lactobacillus rhamnosus GG ou Saccharomyces boulardii peuvent prévenir la diarrhée après la prise d’antibiotiques [3].

  • Immunité : Lactobacillus acidophilus ou Bifidobacterium bifidum réduisent les infections respiratoires, surtout chez les enfants [4].

  • Côlon irritable : Bifidobacterium infantis et Lactobacillus plantarum soulagent les ballonnements et douleurs abdominales [5].

  • Santé mentale : Lactobacillus helveticus R0052 et Bifidobacterium longum R0175 ont montré des effets contre la dépression légère à modérée, selon plusieurs méta-analyses de 2024 et 2025.

  • Santé vaginale & infections urinaires : Lactobacillus reuteri et L. rhamnosus permettent de rééquilibrer la flore vaginale et réduisent les récidives [5].

⛔️  Mais attention : ces bienfaits concernent des souches précises, à des doses précises, dans des contextes précis. Rien ne dit que le complément que vous achetez contienne les bonnes.


Par ailleurs, pour un certain nombre de maladies, les probiotiques ne sont pas sans danger 

Les probiotiques peuvent donc être bénéfiques. Mais, ils ne conviennent pas à tout le monde, surtout dans le cas de certaines maladies. Et ces risques ne sont pas anecdotiques. Voici des exemples pour lesquels une grande prudence s’impose :

Si vous souffrez de l’une des pathologies suivantes, prudence absolue :

  • Maladies auto-immunes (polyarthrite rhumatoïde, lupus, sclérose en plaques, Crohn…)
    Le système immunitaire étant déréglé, l’introduction de bactéries vivantes peut aggraver la situation [6].

  • Diabète de type 1
    C’est une maladie auto-immune aussi. Même prudence : le système immunitaire peut réagir de façon inattendue.

  • Maladies digestives chroniques
    Certaines souches peuvent soulager une colite ulcéreuse, d’autres peuvent aggraver une inflammation. Ne choisissez jamais seul un probiotique dans ce cas-là.

  • Côlon irritable (SCI)
    Même dans ce cas fréquent, toutes les souches ne se valent pas. Certaines aggravent les symptômes [5].

  • Traitement du cancer
    En chimiothérapie, l’immunité est affaiblie. Les probiotiques peuvent, dans certains cas, entraîner des infections opportunistes.


La liste n’est pas exhaustive ! Alors, renseignez-vous bien !

Pour info, c’est la même chose pour le curcuma… lire : Les dangers du Curcuma.


Les vrais risques, ceux que l’on passe souvent sous silence

Les effets secondaires les plus fréquents sont bénins (ballonnements, inconfort digestif). Mais, ce n’est pas tout.

📌 Infections graves : Certaines souches ont provoqué des septicémies chez des patients fragiles (BMC Infectious Diseases, 2015).

📌 Passage des bactéries dans le sang : Lorsqu’on a une barrière intestinale altérée (inflammation, chirurgie, traitement lourd), certaines souches peuvent migrer dans le sang. Avec risque d’infection.

📌 Troubles métaboliques : Certaines souches produisent des métabolites (ex. D-lactate) mal tolérés par certaines personnes (Cell Host & Microbe, 2018).

📌 Interactions médicamenteuses : Des probiotiques modifient l’absorption de certains traitements. D’autres peuvent interférer avec l’efficacité d’une immunothérapie (Science, 2022).

Autrement dit : oui, il existe des risques. Pas pour tout le monde, pas à chaque prise, mais suffisamment pour cesser de vendre ces produits comme inoffensifs.

Attention à vos propres recherches

Nous sommes nombreux à faire nos propres recherches sur Internet avant de prendre des probiotiques.

⛔️ Le problème, c’est que dans la majorité des cas, les 100 premiers résultats sont des sites marchands ou sponsorisés, dont le but est surtout de vendre.

On y vante les « meilleures souches », on utilise des mots comme « naturel », « cliniquement prouvé », mais on reste vague sur les contre-indications.

Pour avoir une information fiable, il faut aller plus loin : lire des études scientifiques, croiser les sources, vérifier les conflits d’intérêts. Ce n’est pas simple, mais c’est essentiel, surtout si vous souffrez d’une maladie chronique.


Un manque de clarté sur les souches à éviter ?

L’objectif de cet article était de faire le point sur bienfaits et les dangers potentiels des probiotiques, en particulier chez les personnes atteintes de certaines pathologies.

Mais soyons clairs : à ce stade, peu d’études listent précisément les souches à éviter pour chaque profil.

On parle souvent de « prudence », sans détailler davantage.

Résultat : les consommateurs sont renvoyés à leur propre discernement… ou à leur médecin, quand celui-ci est formé sur la question… Il faudrait aller plus loin. Exiger plus de transparence. Et arrêter de dire « les probiotiques » comme s’ils formaient un bloc homogène.

Si vous êtes concerné(e) par une maladie, il est fortement recommandé de consulter un professionnel de santé (qui s’y connaît…) avant de commencer à prendre des probiotiques. 


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