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Faux avis en ligne : la manipulation se perfectionne…

Personne n’ignore que les faux avis pullulent sur Internet. Cela fait des années que le phénomène existe. Pourtant, loin de disparaître, il continue de se développer. Techniques plus sophistiquées, acteurs plus organisés : un rappel s’impose pour éviter de tomber dans des pièges devenus parfois très difficiles à repérer. Après avoir fait quelques constats, je vous donnerai quelques outils pour les réperer.


Quelle est l’ampleur réelle du problème ?

On pourrait croire que le sujet est dépassé. Pourtant, les chiffres montrent que la vigilance reste nécessaire.

La DGCCRF a révélé que certains professionnels trichent encore, en supprimant ou retardant la publication des avis négatifs pour manipuler le classement.
En 2024, près d’un tiers des établissements contrôlés présentaient des anomalies (Bilan DGCCRF 2024).

Exemples concrets :

  • Amazon reste l’une des plateformes les plus exposées. Une analyse de Fakespot a montré que dans certaines catégories électroniques, 35 % des avis étaient jugés suspects.
  • Sur Trustpilot, plusieurs entreprises ont été sanctionnées pour avoir acheté massivement des avis 5 étoiles via des comptes anonymes. Par exemple : En 2022, Wish (plateforme e-commerce) a été sanctionnée indirectement après la découverte d’avis douteux.
  • Booking.com a dû renforcer ses systèmes après des vagues d’évaluations frauduleuses sur des hôtels peu connus.

Comment repérer un faux avis ?

La plupart des faux avis ne sont pas signés « escroc professionnel », mais certains détails alertent :

  • Profil anonyme ou sans historique d’achat

  • Commentaires trop courts ou trop enthousiastes (« parfait », « génial », « incroyable »…)

  • Salves d’avis positifs publiés en rafale

  • Expressions copiées-collées d’un avis à l’autre

 



Exemples pratiques :

  •  Sur Amazon, certaines fiches produit affichent 20 avis à la même date, avec les mêmes phrases bateau.
  • Sur Google Maps, des restaurants peu connus affichent soudain des dizaines d’avis en français maladroit.
  • Sur TripAdvisor, des établissements modestes accumulent des commentaires dithyrambiques sans aucune photo client.

Des signes qui, mis bout à bout, doivent éveiller la méfiance.


Qui fabrique ces faux avis et pourquoi ?

La fabrication de faux avis est devenue une véritable industrie.

  • Certains professionnels rédigent eux-mêmes des commentaires positifs. Ou négatifs pour nuire à la concurrence.
  • D’autres externalisent à des prestataires spécialisés ou utilisent des plateformes clandestines.
    Selon le Ministère de l’Économie, des commerçants paient juste quelques dizaines d’euros pour obtenir des lots de 100 avis truqués.

N’hésitez pas non plus à lire mes articles sur les manipulations des vendeurs de bien-être et sur le rôle des influenceurs…!

Où s’achètent ces faux avis ?

  • Sur des plateformes comme Fiverr ou Upwork, parfois sous couvert de « rédaction de contenu ».

  • Via des groupes privés sur Telegram spécialisés dans le service illégal.

  • Sur de petits sites anonymes qui vendent des « packs » d’avis pour Amazon, Google, Trustpilot…

  • Via des agences marketing basées en Asie ou en Europe de l’Est.

Voici un exemple pour acheter des avis sur Facebook

image montrant comment on peut acheter des faux avis


Quels outils pour détecter les faux avis ?

Alors que nous disposons d’une multitude d’outils de toutes sortes, eh bien pour détecter les faux avis, hélas, il n’existe pas grand-chose. Si les choses évoluent, j’actualiserai l’article… Mais, à date, c’est-à-dire en mai 2025, voici les seuls outils disponibles.

Pour aider à faire le tri, plusieurs outils fiables existent :

  • Fakespot : scanne les avis sur Amazon, Yelp, TripAdvisor pour détecter les anomalies.

  • Polygraphe : outil lancé par la DGCCRF pour repérer automatiquement les faux avis sur Internet. Mais, qui est en cours de développement 

  • ReviewMeta : analyse les avis uniquement sur Amazon et ajuste la note en fonction de la crédibilité détectée.

Aucun outil n’est infaillible, mais ils permettent de repérer rapidement des incohérences évidentes.




Que dit la loi française et européenne ?

La législation a évolué, mais les fraudes persistent.

Depuis le 28 mai 2022, la directive « Omnibus » impose aux plateformes de signaler si les avis sont vérifiés (Service-Public.fr).
En France, la DGCCRF peut sanctionner les contrevenants jusqu’à 10 % de leur chiffre d’affaires.

Encore faut-il que les plateformes soient vigilantes… et que les consommateurs le soient aussi.


Comment dénoncer un faux avis ?

Chaque consommateur peut réagir facilement :

  • En signalant directement l’avis douteux sur Amazon, Trustpilot, Booking ou Google Maps.

  • En déposant un signalement officiel via SignalConso (catégorie « Publicité trompeuse »).

Même un signalement isolé peut entraîner un contrôle.


Que retenir ?

Les faux avis sont devenus une réalité quotidienne. À nous d’être vigilants et de les dénoncer.

Mes autres coups de g…., c’est ici. Retrouvez mes nouveaux articles sur la page d’accueil.

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