RAS-LE-BOL

Un mensonge de plus : des « Strava jockey » payés pour courir à votre place

Alors, là, lorsque j’ai lu cet article sur les Strava jockey, je me suis dit : on aura tout vu ! Même ceux qui ne courent pas connaissent STRAVA. Cette appli qui permet d’enregistrer, d’analyser et partager ses activités sportives.

Mais, Strava n’est plus seulement une application pour enregistrer ses performances. C’est aussi devenu un miroir social. Un espace qui permet de comparer ses temps, de récolter des « kudos », un espace dans lequel  « il faut » soigner son image. Et, désormais, un lieu où certains paient pour paraître meilleurs !


Un nouveau marché : des coureurs à louer pour booster ses stats – les Strava jockey

En effet, depuis quelque temps, des sportifs aguerris proposent leurs jambes contre rémunération. Le principe est simple : ils courent à la place d’un autre pour que l’activité apparaisse ensuite sur le bon compte Strava.

Eh oui ! 
Selon plusieurs sources fiables, certains facturent 30 euros pour un 10 km. Le client n’a plus qu’à publier l’activité, souvent synchronisée automatiquement, et profiter de ces kudos. Pour un marathon ? C’est 200 €.

🔗 Source : ici et ici



 

Ces « Strava jockeys », comme on les surnomme, ne cachent même plus leur activité. Ils proposent ouvertement leurs services sur les réseaux sociaux, des forums, ou via des sites comme le bon coin.

Voici un exemple sur X : @strava_jockey « Je suis un jeune coureur aguerri qui a plus de 5 000 km à son actif et je veux vous aider à remplir votre Strava pour avoir les stats que vous voulez. »


La triche numérique : fichiers GPS trafiqués

Mais, ce n’est pas la seule « arnaque ». Il est également possible de générer des fichiers GPS modifiés : vitesse augmentée, distance exagérée, parcours inventé.

Des applications comme GPX Studio ou Fake GPS facilitent cette manipulation. En quelques minutes, un utilisateur peut simuler une activité complète, avec des statistiques réalistes.

L’objectif est simple : décrocher un badge, améliorer une moyenne, battre un record personnel. Le site Outside a documenté ces pratiques en avril 2024, en montrant comment il est possible de simuler même une séance de natation… sans toucher l’eau.


Mais, pourquoi tricher sur une appli gratuite ?

On pourrait croire que c’est anecdotique. Mais, non ! Les enjeux d’image sont bien réels.

Sur Strava, comme sur Instagram, on soigne sa vitrine. L’application affiche des courbes, des progrès, des trophées… autant de signes extérieurs de discipline, de constance, d’effort. Et, surtout, à partager…

Pour certains, cette image compte : dans le milieu professionnel, dans des cercles sportifs, ou tout simplement face à soi-même.
Comme l’explique un coach interrogé par L’Équipe, cette recherche de reconnaissance peut virer à la dérive :
🔗 Source : ici


Une plateforme qui tente de réagir face à la fraude

Face à la montée de ces triches numériques, Strava a été contraint de réagir.

Selon le site u-Trail, la plateforme a commencé à utiliser une intelligence artificielle pour repérer les incohérences GPS. L’algorithme peut détecter des vitesses improbables, des déplacements non humains, ou des anomalies dans les tracés.

Ce système n’est pas parfait, mais il marque un tournant : Strava reconnaît que la triche fait désormais partie intégrante de son écosystème, et tente au moins de limiter les abus les plus visibles (source).

Mais, Strava ne vérifie pas les performances. Il est possible de signaler une activité douteuse. Mais rien n’oblige la plateforme à agir. Aucune vérification d’identité, aucun contrôle biométrique, aucun croisement de données.

La page officielle dédiée à ces signalements existe. Toutefois, son efficacité reste limitée :
🔗 Signalez quelque chose : c’est ici

La triche prospère donc dans cette zone grise. Et, la plateforme n’a, pour l’instant, rien mis en place de sérieux pour y mettre fin, surtout pour les Strava Jockey.


Jusqu’où irons-nous pour briller sur les réseaux sociaux ?

Image montrant give me kudos illustrant le fait que les gens payent des Strava jockey pour courir à leur place.

Tricher sur une application sportive peut sembler dérisoire. Néanmoins, pour ma part, ça me choque. C’est, en effet, le reflet d’un glissement plus large : l’image prend le pas sur la réalité. Et, quand même l’effort devient simulé, que reste-t-il du mérite personnel ?

À force de vouloir briller sur les réseaux, certains oublient de transpirer dans la vraie vie. Strava n’est plus un outil. C’est devenu, comme beaucoup de choses, une scène pour se mettre en valeur.

Dans le même esprit… vous pouvez lire l’article sur les fausses images et les manipulations des vendeurs de bien-être !

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