CULTURE GÉNÉRALE

Une pie malheur, deux pies bonheur ! D’où vient cette superstition ?

Gloups ! Ce matin, j’ouvre mes volets et je vois une pie. Immédiatement, une phrase m’est venue en tête : « Une pie, malheur, deux pies bonheur ». Je ne sais pas pourquoi, ni de quand ça date, mais les pies et moi, on n’est pas copines. C’est comme un vieux réflexe. C’est pourtant idiot quand on y pense ! Hélas, cette petite ritournelle continue de me traverser l’esprit dès que j’en vois une ou deux d’ailleurs.

Mais, d’où vient cette superstition ? Pourquoi associe-t-on une seule pie à quelque chose de négatif ? D’où sort cette histoire de « une pie malheur, deux pies bonheur ». Petites recherches… et voici ce que j’ai découvert.


Une pie malheur : d’où ça vient ?

Au Royaume-Uni, voir une seule pie est traditionnellement considéré comme un mauvais présage. Cette croyance est illustrée par la comptine (nursery rhyme) :

« One for sorrow, two for joy, three for a girl, four for a boy, five for silver, six for gold, seven for a secret never to be told. »
« Une pour le chagrin, deux pour la joie, trois pour une fille, quatre pour un garçon, cinq pour de l’argent, six pour de l’or, sept pour un secret jamais révélé. »

Cette superstition, bien ancrée dans la culture britannique, varie selon les régions. Par exemple, en Écosse (Scotland), voir une pie près d’une fenêtre est considéré comme un signe de décès imminent. Cette interprétation vient du fait que la pie vit généralement en couple. Croiser une pie seule est signe d’un déséquilibre ou d’une perte.


Pourquoi la pie fait-elle si peur ?

Trois raisons principales :

  • Son apparence : un plumage noir et blanc, souvent associé à la dualité, au bien et au mal.

  • Son comportement : elle est curieuse, bruyante, parfois solitaire.

  • Son cri : perçant, peu mélodieux, fréquemment perçu comme annonciateur.

Au Moyen Âge, on la reliait à la sorcellerie. Certains disaient qu’elle ne s’était pas tue pendant la crucifixion du Christ. Bref, un oiseau à surveiller de près.


Ouf ! Il existe un rituel pour conjurer le mauvais sort

Pour contrer la malchance associée à la vue d’une seule pie, certaines pratiques ont émergé. Au Royaume-Uni, il est courant de saluer la pie et de lui dire :

« Good morning, Mr. Magpie, how is your lady wife today? »
« Bonjour, Monsieur Pie, comment va votre épouse aujourd’hui ? »

Ce rituel vise à montrer du respect à l’oiseau, et à conjurer le mauvais sort en reconnaissant son importance sociale (la fameuse « lady wife » évoquant la deuxième pie attendue).

En France, on dit aussi que donner 1 € à un pauvre peut aussi annihiler le mauvais sort. 


Au fait, les pies sont-elles des voleuses ? 

À cause de Rossini et de son opéra La Pie voleuse, beaucoup imaginent que la pie vole bijoux et objets brillants. Mais, cette idée est fausse.

Une étude de l’université d’Exeter (2014) a montré que les pies évitent plutôt les objets brillants, par méfiance.

L’image de voleuse est donc également une construction culturelle, pas une réalité comportementale.


Une réputation bien différente ailleurs

  • En Chine, la pie porte bonheur. Elle annonce des bonnes nouvelles.

  • En Corée, elle signale l’arrivée d’un visiteur.

  • Chez certains peuples amérindiens, elle est un guide spirituel.

  • En Mongolie, elle est respectée pour son intelligence.

L’idée que la pie porte malheur est donc typiquement occidentale.

Image montrant deux pies pour conjurer le dicton "une pie malheur, deux pies bonheur"


Un oiseau bien plus intelligent que l’on pense

La pie est capable de se reconnaître dans un miroir. Elle mémorise, analyse, planifie. C’est l’un des oiseaux les plus intelligents qu’on connaisse.

Longtemps, cette intelligence a inquiété. Aujourd’hui, elle fascine. Tout savoir sur les pies ? Ici !


Une image qui évolue

La pie est désormais protégée dans plusieurs pays. Elle joue un rôle utile dans les écosystèmes, en se nourrissant d’insectes nuisibles. Dans certaines villes, on la reconnaît facilement : elle fait partie du paysage.


Bref…

On n’y croit pas forcément, mais la phrase est là, ancrée. Une pie malheur, deux pies bonheur. Elle fait partie de ces phrases que l’on a entendues un jour et qui restent plantées dans la mémoire collective. Comme beaucoup de superstitions, elle tient plus de l’automatisme culturel que de la croyance réelle.

Finalement, la superstition en dit peut-être plus sur notre besoin de contrôler le hasard… que sur l’oiseau lui-même.

En tout cas, pour ma part, je ne peux pas voir de pies sans y penser. 

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