BIEN-ÊTRE ET SANTÉ DÉCRYPTÉS

Fraises et pesticides : l’illusion d’un fruit parfait

🍓 Les fraises ! Oh qu’elles sont belles ! 🍓 Elles brillent, elles sentent bon (parfois), elles annoncent le retour des beaux jours. Mais, fraises et pesticides, ça sonne déjà moins bien… En effet, j’ai vu passer un article qui disait que les fraises faisaient partie des fruits les plus contaminés par les pesticides (en première position : le raisin, en deuxième position les framboises…). Et comme c’est la saison, et que je suis très gourmande… je me suis tout de même informée.

Est-ce vraiment dangereux et toutes les fraises sont-elles concernées ? En route pour le dossier « fraises » ! Et, ce dossier est plutôt trouble : culture intensive, goût standardisé, résidus chimiques… C’est parti…


Alors, déjà… 91% des fraises contiennent des résidus de pesticides

Ce chiffre ne relève pas de l’exagération. Il provient d’un rapport de l’association Générations Futures (2023), s’appuyant sur les données officielles de la DGCCRF (France) et de l’EFSA (Europe).
Parmi les 49 échantillons testés, 91,83 % contenaient des résidus de pesticides. Et 71,42 % au moins une substance classée comme perturbateur endocrinien.

Pire encore : certaines fraises analysées contenaient des produits interdits, comme l’endosulfan, retiré du marché européen depuis 2005.

Résultat : des fraises visuellement parfaites, bien calibrées… mais nocives sur le plan sanitaire. Eh oui, fraises et pesticides sont hélas un couple que l’on rencontre souvent.


Les fraises d’Espagne : productivité maximale, qualité minimale

L’Andalousie produit près de 300 000 tonnes de fraises par an, soit plus de la moitié des fraises vendues en France. Elles poussent sous serre, dans des zones arides, avec un usage massif de plastiques, d’irrigation, et de main-d’œuvre bon marché.

Plusieurs enquêtes, dont celles de la FIDH et du Conseil de l’Europe via InfoMigrants, ont dénoncé les conditions de travail des migrants dans la région de Huelva. Le réseau ALIMENTERRE alerte également sur les conséquences environnementales : surexploitation de l’eau, pollution plastique, culture hors-sol.

Côté goût, ces fraises sont souvent de la variété Camarosa : grosse, résistante au transport, mais sans goût ou presque Une fraise conçue pour tenir en rayon, pas pour donner du plaisir en bouche.

Certains producteurs français le reconnaissent : les fraises espagnoles sont calibrées pour la logistique, pas pour le goût. Et pourtant, elles s’imposent dans les rayons grâce à leur prix.


Et les fraises françaises, que valent-elles ?

En France, on retrouve principalement ces variétés :

  • Gariguette : acidulée, fine, fragile, souvent la plus chère
  • Ciflorette : sucrée, parfumée, plus douce
  • Charlotte : plus rustique, sucrée, cultivée aussi en bio
  • Mara des bois : très aromatique, mais saison plus tardive

La production française tourne autour de 60 000 tonnes par an. C’est six fois moins que l’Espagne.

Les fraises françaises sont parfois cultivées sous serre. Les règles encadrant leur culture sont plus strictes, en particulier sur l’usage des intrants (engrais, pesticides, fongicides, etc.). Des labels comme Label Rouge, IGP ou Agriculture biologique offrent certaines garanties. Cependant, ils restent minoritaires : moins de 15 % des volumes vendus.


Le prix : un écart qui ne dit pas tout

Les fraises d’Espagne restent beaucoup moins chères, et nous avons compris pourquoi. Elles sont commercialisées dès mars, en promotion, bien rouges, bien rangées, souvent sans odeur.

En face, les fraises françaises — notamment les Gariguette et Ciflorette — coûtent souvent deux à trois fois plus cher. Même sous serre, elles ne sont pas toujours plus savoureuses.

Un prix élevé n’est pas une garantie de goût. Certaines fraises dites premium n’ont aucun parfum. À l’inverse, une variété plus modeste, achetée en circuit court, peut vraiment surprendre.


Fraises et pesticides : est-ce vraiment grave ? Quels risques pour la santé ?

C’est un vrai sujet. Même si les fraises respectent généralement les limites légales, cela ne veut pas dire qu’elles sont sans risque.

Le problème, c’est que l’on mange chaque jour plusieurs aliments qui contiennent des résidus. Et les effets de cette accumulation — qu’on appelle « effet cocktail » — ne sont pas bien connus.

Certains pesticides agissent même à très faibles doses, surtout ceux qui touchent le système hormonal (les perturbateurs endocriniens).

Donc, non, une fraise ne vous rendra pas malade sur le moment. Mais, l’accumulation, chaque jour, pendant des années, de tous ces intrants, finissent par avoir un impact sur la santé. 

Surtout que certaines méthodes qui préconisent de laver les fruits avec du vinaigre… sont fausses.


Le mythe du vinaigre : une fausse bonne idée

Beaucoup de conseils circulent sur les réseaux ou dans certains blogs : faire tremper les fraises dans du vinaigre serait censé éliminer les pesticides.

Mais c’est faux.

✔️ Pourquoi ?

  • Les pesticides ne restent pas seulement en surface. Certains pénètrent le fruit pendant la culture, surtout lorsqu’ils sont systémiques (ils circulent dans la plante).

  • Le vinaigre blanc peut aider à éliminer une partie des bactéries ou saletés, mais il n’est pas efficace contre les résidus chimiques.

  • Plusieurs tests (UFC-Que Choisir, 60 Millions de consommateurs) confirment que ni l’eau, ni le vinaigre ne suffisent à éliminer ces substances.

De surcroît, les résidus ne sont pas uniquement à la surface du fruit. Ils peuvent s’y être infiltrés pendant la culture. Et cette méthode altère le goût sans offrir de réelle protection. Et, des fraises au vinaigre ? Qui est tenté ?


Les bons réflexes à adopter

  • Privilégier le circuit court
  • Choisir des variétés françaises identifiées
  • Vérifier la saison, la région et le mode de culture (plein champ ≠ serre)
  • Éviter les barquettes brillantes, trop uniformes, sans parfum

Une règle simple : une fraise qui ne sent rien ne vaut rien.


📌 En résumé

Critère Fraises françaises Fraises espagnoles
Goût Variable selon la variété Standardisé, souvent fade
Méthodes de culture Plus encadrées Très intensives
Résidus de pesticides Présents mais surveillés Présents, parfois interdits
Prix Plus élevé Moins élevé
Impact social/environnemental Modéré Fort (eau, plastique, exploitation)

Que retenir ?

Une vraie fraise est fragile, parfumée, parfois biscornue. Elle ne se conserve pas longtemps, ne supporte pas les longues distances, et ne brille pas toujours sous les néons.

Oui, je sais, tout est contaminé, on ne peut plus rien manger… Toutefois, si on laisse faire, ça n’ira pas en s’améliorant. Alors, je n’ai pas la solution, mais je sais que nous pouvons encore choisir !

✔️ Refuser les fraises hors saison, venues de l’autre bout de l’Europe, traitées à outrance, c’est un geste minime. Mais, c’est un geste.

✔️ Acheter moins, mais mieux. Soutenir les producteurs locaux, quand c’est possible. Réapprendre à reconnaître une fraise pour ce qu’elle est, pas pour ce qu’on attend qu’elle soit.

Parce qu’une fraise sans goût, ce n’est pas un fruit. C’est une illusion. Et, une fraise pesticidée… j’ai inventé le mot, c’est encore pire.

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Sources :

Fraises et pesticides : ouvrier en combinaison de protection devant des fraises traitées chimiquement