
Karma : le mot du jour
Qui n’a pas entendu : c’est son karma ! Fais attention à ton karma ! T’inquiète pas, son karma va s’en charger… Oui, le karma est partout… Mais, au fait, d’où vient cette croyance ?
Le karma, à l’origine : une histoire de cause à effet sur plusieurs vies
Si on retourne aux sources, le karma vient des religions indiennes, notamment l’hindouisme et le bouddhisme. Le mot sanskrit karma signifie « action ». Dans l’hindouisme, il est lié à la réincarnation : tes actes dans cette vie influencent ta prochaine existence. Une vie de malhonnêteté pourrait te faire renaître dans une situation plus difficile, et inversement, une vie vertueuse t’amènerait à une prochaine vie meilleure.
La définition donnée par le Robert est la suivante :
« Dogme central de l’hindouisme et du bouddhisme, selon lequel la destinée d’un être vivant est déterminée par la totalité de ses actions passées, de ses vies antérieures. »
Autrement dit, la vie actuelle d’un individu serait le résultat direct de ses actions passées, non seulement dans cette existence, mais également dans ses vies antérieures. Chaque décision, chaque comportement influencerait son futur, formant un cycle de causes et de conséquences qui se poursuivrait au fil des réincarnations. Quelqu’un de « mauvais » ne sera pas forcément puni ici et maintenant, mais pourrait renaître dans une situation plus difficile.
C’est là la grande différence avec notre vision moderne du karma : aujourd’hui, on attend ce retour dans cette vie, et c’est justement ce qui crée une attente… parfois frustrante.
Pourquoi voulons-nous voir le karma agir dans cette vie ?
Dans notre version du karma, on ne parle plus de réincarnation. On espère que chaque action finira par se payer dans cette vie-ci.
- Quelqu’un de malhonnête finira ruiné ou seul.
- Un manipulateur sera trahi à son tour.
- Quelqu’un qui fait le mal ne peut pas s’en sortir éternellement.
Ce n’est pas une idée absurde, c’est même assez logique : les comportements toxiques finissent souvent par avoir des conséquences. Un tricheur peut accumuler des ennemis, un menteur peut perdre toute crédibilité, une personne égoïste peut finir isolée.
Dans le même esprit, on croit aussi que le positif attire le positif. Quelqu’un qui agit avec bienveillance et intégrité devrait logiquement recevoir du bien en retour. C’est d’ailleurs le principe de la loi de l’attraction : cette idée selon laquelle nos pensées et nos actes influencent ce que nous attirons dans notre vie.
Le karma et la loi de l’attraction partagent cette notion que ce que l’on émet finit par nous revenir. Hélas, la réalité est bien plus imprévisible. Des personnes malhonnêtes prospèrent, tandis que des individus sincères subissent des épreuves injustes.
Alors pourquoi continue-t-on à y croire ?
Parce que cette vision nous rassure. Elle nous permet de donner du sens aux événements et d’espérer une forme de justice invisible, même si elle ne se manifeste pas toujours comme on l’attend.
Si quelqu’un te fait du mal, dire « c’est le karma qui s’en chargera » évite de se sentir impuissant. On veut croire que les injustices ne resteront pas éternelles, qu’un jour ou l’autre, chacun recevra ce qu’il mérite.
Mais, ce qui est frustrant avec cette version, c’est qu’on attend un retour qui ne dépend de rien d’autre que du hasard.
Dans le bouddhisme : si une injustice persiste, elle sera réglée dans une autre vie. Dans notre version, on espère voir les choses s’équilibrer sous nos yeux (et rapidement si possible lol), ce qui crée souvent une déception.
On le sait tous… ça ne marche pas toujours.
Alors, le karma, vrai ou faux ?
Si on parle du karma religieux, la version moderne est une adaptation simplifiée. La seule réelle différence, c’est que nous attendons les conséquences dans cette vie, alors que les bouddhistes l’envisagent sur plusieurs vies.
Si on parle du karma comme d’un principe logique, il y a du vrai. Un comportement toxique finit souvent par avoir des répercussions. Quelqu’un de malhonnête peut perdre son entourage, un manipulateur peut se retrouver pris à son propre jeu.
Mais, bien sûr, le karma ne fonctionne pas comme une loi absolue. Certaines injustices ne seront jamais réparées, certains « salauds « s’en sortiront toujours, et certains « innocents » souffriront sans raison.
- Parfois, le karma fait son travail : une personne toxique finit par payer ses erreurs.
- Parfois, il ne se passe rien : certains passent entre les mailles du filet toute leur vie.
Néanmoins, même si le karma n’est pas une justice automatique, rappelons-nous que nos actes finissent toujours par produire des effets. Si on veut voir un changement, il vaut mieux agir plutôt que d’attendre que le karma fasse le travail.
Hélas, ou heureusement, on ne récolte pas toujours ce que l’on sème.
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