
Mot du jour : « Métavers » Amazon, visio, déco… bien plus qu’un casque et de la 3D
Qui n’a pas entendu parler du métavers ? Notamment autour des années 2017- 2020, et surtout lorsque Mark Zuckerberg — que tout le monde connaît — a rebaptisé Facebook en Meta (même si, dans les faits, tout le monde continue de dire Facebook).
À l’époque, j’en avais retenu l’image d’un monde virtuel, d’un casque en 3D, puis… des milliards de dollars envolés pour Meta. Depuis, on n’en parle presque plus.
Mais, en réalité (sans jeu de mots), ce n’est pas tout à fait ça. Ou plutôt, ce n’est pas que ça.
Alors, qu’est-ce que le métavers aujourd’hui ? Et surtout, où en est-on vraiment ?
D’abord d’où vient ce mot un peu étrange ?
Le mot « métavers » est un mélange de deux termes : meta, qui veut dire « au-delà », et univers.
C’est l’écrivain Neal Stephenson qui l’utilise pour la première fois en 1992, dans un roman de science-fiction (Snow Crash), pour décrire un monde numérique parallèle.
D’après le Larousse : le métavers est univers numérique parallèle et immersif, dans lequel on peut évoluer et interagir (travailler, jouer, nouer des relations, etc.), comme dans la vie réelle.
Le métavers, une idée qui vient de loin
On pense souvent que le métavers est une invention récente. Pourtant, l’idée d’univers virtuels partagés remonte aux années 1970.
À l’époque, certains jeux sur ordinateur permettaient déjà à plusieurs utilisateurs d’évoluer ensemble dans un même espace.
Puis, dans les années 1980, des œuvres comme le film Tron ou le roman Neuromancien popularisent l’idée de mondes numériques.
En France, dès 1997, Le Deuxième Monde, lancé par Canal+ Multimédia, proposait une reconstitution 3D de Paris où chacun pouvait circuler en ligne.
Le grand coup médiatique arrive en 2021, quand Mark Zuckerberg annonce que Facebook devient Meta, avec l’ambition de créer un métavers mondial : un espace où travailler, jouer, acheter, apprendre…
Depuis, on en parle beaucoup moins. Il faut dire que Meta a perdu des milliards dans cette aventure, ce qui a contribué à faire passer le métavers pour un échec.
Pourtant, sans casque ni science-fiction, le métavers s’est glissé dans notre quotidien.
En effet, saviez-vous que le métavers est utilisé au quotidien ?
Eh oui. Peut-être que vous vous en êtes déjà servi sans le savoir.
Vous avez déjà placé un meuble IKEA ou une lampe Amazon dans votre salon grâce à votre téléphone ? → C’est déjà une forme de métavers.
Vous avez participé à une réunion virtuelle, avec des avatars dans un bureau en 3D ? → C’est aussi du métavers.
Vous avez suivi une formation en simulant des gestes techniques (chirurgie, bâtiment, design) dans un univers en 3D ? → C’est encore du métavers.
Vous avez vu des marques comme L’Oréal ou Carrefour organiser des événements dans un espace numérique comme The Sandbox ? → Là aussi, il s’agit du métavers.
The Sandbox est une plateforme de monde virtuel en ligne où chacun peut créer son propre univers, accessible aux autres utilisateurs, en payant bien sûr !
Oui, beaucoup d’entreprises n’ont pas lâché et continuent d’investir.
Pas que Meta.
En France, plusieurs acteurs se sont lancés dans le métavers.
Carrefour a acheté un terrain numérique dans The Sandbox.
Sur cet espace virtuel, l’enseigne propose des mini-jeux et des activités pour attirer les jeunes consommateurs.
C’est un peu comme un parc d’attractions numérique, où l’on découvre les produits Carrefour en s’amusant.
Le groupe utilise aussi ce terrain pour tester des concepts de magasins futuristes, sans avoir besoin de construire de vrais bâtiments.L’Oréal explore les cosmétiques en version numérique.
La marque utilise le métavers comme un miroir géant : les clients peuvent essayer virtuellement du maquillage et des coiffures, directement depuis leur téléphone ou leur ordinateur.
L’Oréal a aussi créé des collections numériques (NFT), où l’on peut « porter » des produits de beauté sur son avatar avant d’acheter les versions réelles.Jamespot propose des bureaux virtuels pour les entreprises.
Les employés sont représentés par des avatars et peuvent se déplacer dans des bureaux, des salles de réunion ou des espaces communs numériques, sans casque de réalité virtuelle.
L’objectif est de rendre le télétravail plus interactif, en recréant l’ambiance d’une vraie entreprise.
Ces exemples (et beaucoup d’autres) montrent que le métavers commence à trouver sa place, doucement, dans des domaines très variés.
Toutefois, derrière ces expériences séduisantes, des obstacles importants freinent encore son développement.
Oui mais… tout n’est pas si simple
Derrière les paillettes, le métavers pose aussi pas mal de questions :
Les casques de VR restent chers (400 à 600 €) → pas accessible pour tout le monde.
Les données récoltées sont très sensibles (mouvements, regards, réactions). Les plateformes du métavers peuvent, en effet, enregistrer bien plus que ce que vous dites ou écrivez : elles peuvent capter vos gestes, la direction de votre regard et même vos réactions corporelles.
Certains redoutent un effet de déconnexion au réel, surtout chez les plus jeunes, et évoquent des problèmes de santé mentale.
L’impact environnemental est important, notamment en énergie et stockage.
Enfin, il n’existe aujourd’hui aucune règle vraiment claire pour encadrer ce qui se passe dans un univers virtuel.
Et pourtant, les actes commis dans un métavers peuvent avoir de vraies conséquences.
Une agression verbale entre avatars, par exemple, peut entraîner un vrai harcèlement moral.
Un vol d’objet numérique payé avec de l’argent réel peut causer un vrai préjudice financier.
Et la captation de vos gestes ou de votre apparence sans votre accord pose de vraies questions de respect de la vie privée.Alors, si un problème survient, qui est responsable ? L’utilisateur ? La plateforme ? Personne ?
Pour l’instant, la question reste sans réponse claire.
Et demain ? Est-ce que tout le monde y sera ?
Pour l’instant, non.
Le grand public ne vit pas dans un monde parallèle en 3D avec un casque vissé sur la tête.
Mais, dans les faits, le métavers avance autrement.
Petit à petit, il s’installe dans des usages simples :
tester un meuble dans son salon, assister à une réunion virtuelle, suivre une formation immersive, essayer un produit de beauté en ligne.
Ce n’est pas spectaculaire. Ce n’est pas ce qu’on avait imaginé au départ.
Mais c’est bien là.
Discret, banal parfois, mais déjà présent dans notre quotidien.
Le métavers, aujourd’hui, ce n’est plus une promesse futuriste : c’est une série d’usages pratiques, bien plus proches de la réalité qu’on ne le croit.
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