Le mot du jour : Wokisme

Le mot du jour : Wokisme

Le terme « wokisme » est sur toutes les lèvres, que ce soit dans les médias, sur les réseaux sociaux, et même lors des discussions entre amis. Mais, au fond, c’est quoi le wokisme, et pourquoi génère-t-il autant de tensions ?

 

Le wokisme d’hier

À l’origine, le wokisme renvoyait à un état d’éveil (woke = éveil) face aux injustices sociales, notamment le racisme, le sexisme et les discriminations. L’idée était de rendre visibles ces problèmes trop souvent passés sous silence et de lutter pour plus de justice. Mais, avec le temps, cette idée a évolué jusqu’à en devenir un concept controversé, souvent critiqué pour ses excès.

 

Le wokisme d’aujourd’hui : entre progrès et excès

Le wokisme touche aujourd’hui quasiment tous les sujets sociétaux : les droits des LGBTQ+, les inégalités économiques, le féminisme, ou encore les questions environnementales. Ses défenseurs le considèrent comme un outil essentiel pour dénoncer les inégalités et remettre en question des normes obsolètes. En revanche, ses détracteurs estiment qu’il va au-delà de débats légitimes et qu’il impose une vision rigide du monde. Chaque mot, chaque geste est passé au crible de l’injustice, ce qui finit par diviser et polariser la société.

 

La liberté d’expression en question

Un des reproches majeurs concerne la liberté d’expression. On l’accuse de générer un climat de censure, climat dans lequel chaque propos peut être jugé offensant et entraîner des réactions violentes ou des exclusions sociales. Cette fameuse « cancel culture » est souvent citée en exemple par les détracteurs du mouvement, qui estiment qu’on ne peut plus débattre sans être sanctionné ou réduit au silence.

Mais de l’autre côté, ceux qui soutiennent le wokisme rappellent que la liberté d’expression n’est pas une excuse pour tolérer des propos racistes ou sexistes. Ils estiment qu’il est tout à fait légitime de remettre en cause certaines paroles ou comportements qui peuvent nuire à des groupes marginalisés.

Compliqué tout ça, non ?

 

Quelques exemples récents

Les Jeux Olympiques de Paris 2024

La cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024 est un exemple des tensions autour du wokisme dans la culture. Celle-ci a mis en avant des thèmes comme la justice sociale, la diversité et l’inclusion, en présentant des performances axées sur la célébration des minorités et des enjeux sociaux contemporains. Cette orientation a été applaudie par une partie du public qui voit dans les JO un miroir des défis sociétaux actuels. Cependant, d’autres ont critiqué cette politisation d’un événement censé être festif et centré sur l’universalité du sport. Cet exemple illustre la manière dont le wokisme peut influencer des événements mondiaux, mais également les débats qu’il suscite, entre célébration de la diversité et crainte de perdre l’essence des événements culturels.

 

Le cinéma 

L’industrie du cinéma, et plus particulièrement les Oscars, a aussi été marquée par l’influence du wokisme. Depuis 2020, l’Académie des Oscars impose des critères de diversité pour pouvoir prétendre à certaines récompenses. Concrètement, cela signifie que des groupes sous-représentés (femmes, minorités raciales, personnes LGBTQ+, personnes en situation de handicap) doivent être impliqués dans différentes étapes de la production, que ce soit dans les équipes de tournage, les acteurs principaux ou encore dans les thèmes abordés par le film. Cette décision a été saluée par beaucoup comme un pas en avant vers une meilleure représentation et une plus grande égalité dans l’industrie du cinéma, longtemps critiquée pour son manque de diversité. Cependant, les critiques n’ont pas manqué de se faire entendre. Certains estiment que ces règles pourraient restreindre la liberté créative des réalisateurs, qui seraient obligés de se conformer à des normes imposées plutôt que de laisser libre cours à leur vision artistique. Ce débat pose la question de savoir si la quête de diversité peut parfois aller à l’encontre de la liberté artistique.

 

L’écriture inclusive 

Un autre exemple est celui de l’écriture inclusive, qui vise à refléter l’égalité des genres dans la langue. Des formulations comme «Les acteur·rice·s  sont talentueux·ses » au lieu de «Les acteurs sont talentueux » entendent rendre la langue plus égalitaire et représentative de toutes les identités. Pour ses partisans, l’écriture inclusive est un progrès indispensable qui permet de remettre en question un langage historiquement centré sur le masculin. Mais, pour ses détracteurs, il s’agit d’une complexification inutile de la langue française, qui nuit à la fluidité et à la clarté des textes. En France, l’Académie Française a d’ailleurs pris position contre cette pratique, la qualifiant de « menace pour la langue ». Ce débat souligne la manière dont le wokisme peut interférer avec des institutions traditionnelles, et diviser la société autour de ce que devrait ou non refléter la langue.

 

Culture et censure des œuvres classiques

En 2018, le Musée d’Art de Manchester a dû retirer la peinture Hylas et les Nymphes de John William Waterhouse, en 2018. Cette œuvre a été jugée problématique en raison de ses connotations sexistes (femmes nues), et le musée a choisi de la retirer pour lancer un débat sur la manière dont l’art historique doit être vu à la lumière des sensibilités actuelles. Pour les partisans de cette décision, c’était une manière d’interroger la manière dont les stéréotypes de genre sont perpétués dans l’art. Cependant, pour les critiques, c’était un exemple frappant de censure culturelle : une œuvre est alors jugée avec des critères contemporains qui ne tiennent pas compte du contexte historique de sa création.

Conclusion ?

À vous de vous faire votre idée. 

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