
Misophonie : que vit vraiment une personne misophone au quotidien ?
Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai découvert ce mot il y a quelques semaines en tombant sur un post Facebook. Dans un commentaire, quelqu’un se disait misophone.
Misophone ? Quèsaco ?
Eh bien, ce terme existe bel et bien, même s’il n’est pas encore dans les dictionnaires officiels. Vous allez même peut-être vous reconnaître ! Il décrit, en effet, une réalité que beaucoup d’entre nous vivent sans pouvoir la nommer.
Alors qu’est-ce qu’être misophone ?
Si je vous donne l’étymologie du mot « misophone », vous allez vite trouver : le mot vient du grec « misos » (haine) et « phônê » (son). Voilà, être misophone, c‘est détester certains sons spécifiques au point d’en souffrir physiquement et psychologiquement.
Pas tous les bruits, non ! Juste certains sons, très précis, qui vous mettent littéralement hors de vous.
Les sons « déclencheurs » les plus courants ?
Sons orofaciaux ou liés à l’alimentation : Mastication, grignotage, déglutition, bruit de fourchette/assiette, succion, claquement de lèvres…
Sons nasaux et respiratoires : Reniflements, raclements de gorge, toux, éternuements, respiration bruyante…
Sons répétitifs ou de mouvements mécaniques : Tapotement de stylo/clé, griffonnage, coups sur le clavier, bruit de doigts contre table, tic-tac d’horloge…
Sons organiques variés : Sourire, bâillements, rire, frottement des ongles, craquements…
Sons d’objet ou d’animaux : Déchirure de papier, bruit de plastique, clic de souris, aboiement, léchage d’un chien…
Sons vocaux ou de consonnes spécifiques : Sons « p », sifflements vocaux, voix aiguës, participants parlant en arrière‑plan…
Les réactions d’un misophone ?
De l’agacement intense à la panique, en passant par l’envie de fuir ou même l’agressivité.
Certains misophones ne peuvent littéralement plus manger à table avec d’autres personnes.
Qui est touché par la misophonie ? Des chiffres qui font réfléchir
✔️ Entre 15 % et 20 % de la population serait touchée selon les études récentes ! Une étude britannique parle même de 18,4% de la population adulte.
✔️ En France, c’est 15% des Français qui souffriraient de ce trouble neuropsychique, selon Informations Handicap.
L’âge d’apparition moyen ?
✔️ 12 ans ! Mais ça peut commencer dès 5 ans. L’étude de référence montre que ça touche souvent les ados.
✔️ 10% des personnes ayant des acouphènes sont aussi misophones. Double peine !
✔️ 55% des misophones ont des antécédents familiaux, ce qui laisse penser à une composante génétique.
Franchement, quand on voit ces chiffres, on se dit qu’on connaît forcément des misophones sans le savoir.
Pourquoi ce mot apparaît maintenant ?
Le terme « misophonie » a été proposé vers les années 2000 par des chercheurs américains. Il n’existait pas auparavant, tout simplement parce qu’on n’en avait pas encore ressenti le besoin aussi fortement.
Aujourd’hui, notre quotidien est saturé de bruit : open spaces, transports bondés, notifications permanentes, musiques en fond sonore… On vit dans un monde où le silence devient rare. Et pour les personnes hypersensibles à certains sons, ce brouhaha constant tourne vite au calvaire.
Un mot pour nommer enfin la gêne
Avant, on parlait juste de personnes « susceptibles », « difficiles », voire « asociales ». Désormais, il existe un terme précis pour décrire ce trouble. Ce n’est pas un caprice, c’est un vrai mécanisme neuropsychique.
Un effet loupe de la vie moderne
Être misophone, c’est devoir composer chaque jour avec des bruits ordinaires qui deviennent insupportables. Que ce soit dans un open space, un métro, une salle d’attente ou autour de la table familiale, les déclencheurs sont partout, et il devient impossible de s’en protéger.
⛔️ Et le repli s’installe
Quand on ne peut plus manger avec ses proches, travailler en équipe ou simplement prendre le bus sans crispation, on s’isole. Ce mot, « misophonie », arrive donc à un moment où notre société crée elle-même les conditions idéales pour ce type de mal-être.
Les réseaux sociaux comme point de bascule
C’est aussi grâce à eux que le mot s’est diffusé. En quelques années, des groupes Facebook, forums ou témoignages ont permis à des milliers de personnes de mettre enfin un nom sur ce qu’elles vivent. Ce mot n’a pas simplement émergé : il a répondu à un besoin urgent de reconnaissance.
Oui, nous sommes tous, à des degrés divers, un peu misophones. Qui n’a jamais été agacé par quelqu’un qui mâche la bouche ouverte ? Ou par le voisin qui tapote son stylo en réunion ?
Solutions pratiques pour les misophones
Si vous vous reconnaissez dans cette description, voici quelques pistes :
✅ Les écouteurs antibruit : un investissement qui peut changer votre quotidien.
✅ La thérapie comportementale : des techniques existent pour désensibiliser progressivement aux sons déclencheurs.
✅ L’aménagement de l’espace de travail : négocier un bureau fermé, des horaires décalés, le télétravail…
✅ La communication : expliquer votre condition à vos proches. Beaucoup ne comprennent pas qu’on puisse « détester » un simple bruit.
La science derrière tout ça
Parce que oui, c’est du sérieux ! Une étude de 2013 menée par trois psychiatres de l’Academic Medical Center d’Amsterdam suggère même de classer la misophonie comme un trouble psychique à part entière.
Le problème viendrait d’un dysfonctionnement au niveau du cortex insulaire et du cortex cingulaire antérieur : en résumé, les zones du cerveau qui traitent les émotions et les sons.
Mais, attention : la misophonie n’est pas encore officiellement reconnue dans les classifications médicales (DSM-5 ou CIM-10). Les recherches continuent.
Ici, un article du journal Le Monde pour ceux qui veulent en savoir encore plus.
Et les autres ? Comment réagir ?
Si vous avez un misophone dans votre entourage :
✔️ Ne minimisez pas : « allez, c’est juste un petit bruit ! » Non, pour eux, c’est une vraie souffrance.
✔️ Adaptez-vous quand c’est possible : mâcher la bouche fermée, éviter de tapoter, manger plus discrètement…
✔️ Respectez leur besoin de distance : s’ils quittent la pièce, ce n’est pas contre vous personnellement.
Voilà, vous savez l’essentiel !
Et vous, vous êtes-vous déjà reconnu dans cette description ? Connaissez-vous des misophones dans votre entourage ? Partagez votre expérience en commentaire !
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🔎 Sources fiables utilisées pour cet article :
- Étude PMC sur la misophonie – Publication scientifique de référence
- Informations Handicap – 15% des Français touchés
- Wikipédia Misophonie – Références aux études d’Amsterdam
- Annuaire Audition – Lien avec les acouphènes
- Univers Pharmacie – Statistiques population

